Une photo rare...

Une photo rare...

..prise de notre Lada sur le plateau d'une dépanneuse entre Berchtesgaden et Winkl. C'était en septembre 1977, lors d'une excursion depuis Diessen-am-Amersee où nous campions. Le but était la montée de Berchtesgaden à l'Obersalzberg où les dignitaires du parti nazi avaient autrefois leurs chalets, en contrebas du Nid d'Aigle.
Quatre bons kilomètres avec des passages à 24%, je connaissais déjà pour y être monté une fois avec mon braquet de montagne habituel de 44 x 23, et y avoir presque récolté un tour de reins: j'étais revenu plus modestement avec un 42 x 26, ce qui me permit de parvenir au sommet beaucoup plus élégamment.
Hélas, notre Lada ne survécut pas à l'épreuve, et nous dûmes faire appel à un concessionnaire de la marque qui nous proposa un échange de moteur.
La suite est plus croustillante: comme nous nous apprêtions à monter dans le train pour regagner Diessen (la réparation devait durer plusieurs jours), le contrôleur ne voulut jamais m'y laisser monter avec ma bicyclette.
Voyant qu'il n'y avait pas moyen de discuter, je donnai de l'argent à Arlette pour son billet et celui de Solveig, et j'enfourchai ma bicyclette en direction de Freilassing. Je connaissais très bien l'itinéraire, et savais que le chemin de fer n'était pas forcément avantagé sur un tel terrain: jusqu'à Bad Reichenhall, c'est très pentu en descente, et ce train régional s'arrêtait à toutes les gares. J'arrivai donc à Bad Reichenhall avec une avance confortable.
Sur les 17 kilomètres de plat qui restaient pour atteindre Freilassing, je n'avais plus qu'à contrôler la situation, ayant un contact visuel presque permanent avec la voie ferrée qui est quasiment parallèle à la route.
Quand le train pénétra en gare de Freilassing, j'étais sur le quai depuis deux bonnes minutes. J'adressai un amical signe de la main au contrôleur intraitable, dont je ne parlais malheureusement pas encore la langue.
L'expression de son visage m'a amplement dédommagé de la sueur versée...

Diapositive scannée.