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ILS N'AVAIENT AUCUN ENNEMI

ILS N'AVAIENT AUCUN ENNEMI

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ILS N'AVAIENT AUCUN ENNEMI

Ils étaient jeunes, ils étaient beaux, ils s’aimaient depuis leur enfance,
Leur grand amour leur tenait chaud dans l’ardeur de leur insouciance.
Quand ils pensaient à l’avenir c’était toujours multicolore,
Et quand ils poussaient des soupirs c’était pour une belle aurore.
Ils s’aimaient, c’était pour la vie, ils se l’étaient juré, promis,
Ils le savaient, c’était écrit, ils n’avaient aucun ennemi.

C’était sans compter sur ces hommes, ceux qui décident un jour maudit,
Que dans un très grand maelström ils vont fracasser leur pays.
Pour une question de territoire, par un orgueil démesuré,
Ils brisent alors le grand miroir devant lequel ils paradaient.
Ils veulent en acquérir un autre, plus grand, plus beau, plus étendu,
Ce ne sont pas de bons apôtres, mais tout simplement des tordus,
Et pour ce faire, sans hésiter, sans plus aucune humanité,
Ils vont détruire, ils vont tuer, tous ceux qui voudront résister.

Mais revenons aux amoureux, ceux qui sont assis sur ce banc,
Il est simplement évident que cet instant est un adieux.
C’est ce matin qu’il a reçu sa lettre de convocation,
Dès demain il est attendu aux portes de son bataillon.
Je t’attendrai, murmure t-elle, reviens moi vite, je t’aime tant,
Tous les jours, contemplant le ciel, je parlerai à notre enfant.

Elle attendit. L’enfant naquit. Jamais il ne vit son papa...
Elle n’a jamais refait sa vie. Seule, jusqu’au bout, elle resta.
Ils s’aimaient, c’était pour la vie, ils se l’étaient juré, promis,
Ils le savaient, c’était écrit, ils n’avaient aucun ennemi.

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