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BALADE à AUBERIVE -  51 - double clic !!!

BALADE à AUBERIVE - 51 - double clic !!!

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Christian Villain


Premium (World), Ile de France

BALADE à AUBERIVE - 51 - double clic !!!

Abbaye d'Auberive , ancienne prison , quartier des cellules .
La période carcérale : 1856-1924
Le 18 octobre 1856, l'État décide de racheter l'abbaye pour en faire une maison centrale pour femmes. Cet achat a pour but de désengorger la prison de Clairvaux, implantée dans l'ancienne abbaye « mère » de l'abbaye d'Auberive, devenue maison centrale au début du xixe siècle.

L’abbaye est aménagée en deux campagnes par l’architecte Dormoy : les murs d’enceinte sont renforcés, ainsi que des cellules de punition dans l’aile Est sont créées. Aux premier et second étages de cette même aile, des dortoirs communs sont mis en place.

Une chapelle polyvalente est construite à l'arrière de l'abbaye car les prisonnières doivent prier, travailler et vivre dans le silence afin de racheter leurs fautes face à la société. Conçue pour accueillir jusqu'à 600 prisonnières, la chapelle sert à la fois de lieu de culte, de lieu d'éducation et de réfectoire.

La journée type des prisonnières est très organisée : levées à 4 h 30 en été, 6 h en hiver, elles ont deux repas par jour (vers 9 h et 16 h) composés d'une assiette de légumes tels que des lentilles, pommes de terre, haricots, riz… ainsi que du pain (à discrétion). La viande est donnée les dimanches et jours fériés, environ 80 gr par personne. Elles peuvent également cantiner et acheter du lard, jambon ou fromages, mais dans la limite de 20 centimes par jour (part prise sur le salaire qu'elles reçoivent en contrepartie de leur travail4.

Le travail obligatoire fait l'objet d'un contrat avec des entrepreneurs privés (maximum 9 ans) qui en échange de cette main d’œuvre donnent à la prison de quoi nourrir, vêtir et payer les prisonnières. Ici, les prisonnières confectionnent principalement des vêtements pour l'armée. Elles sont également chargées de l'entretien et du fonctionnement de la maison centrale.

La plus célèbre des prisonnières incarcérée à la Maison Centrale d'Auberive fut Louise Michel. En 1871, la prison de Versailles étant encombrée, on la transfère avec une vingtaine d'autres femmes à Auberive pour y attendre sa déportation au bagne de Nouvelle-Calédonie. Elle y restera 20 mois (24 décembre 1871- 24 août 1873) . Arrivée très déprimée après la répression de la Commune, elle se reconstruit au fil des mois en aidant ses codétenues à écrire des lettres quand elles sont illettrées. Elle les instruit, commence également des livres tel que Le livre du bagne ou encore un recueil de contes, Le livre du jour de l'an. Elle finit par préparer son voyage pour le bagne en entrant en contact avec le président de la Société d'Acclimatation afin de lui envoyer ses observations sur la faune et la flore.

Entre 1885 et 1891, l’abbaye devient une colonie industrielle pour délinquantes mineures, puis de 1894 à 1924 une colonie agricole pour jeunes garçons. L’emploi du temps de la journée se partage entre travaux agricoles et enseignements élémentaires. C'est la loi du 5 août 1850 qui crée ces établissements pour délinquants mineurs (de 7 à 16 ans) afin de les sortir des prisons classiques et les former à des métiers d'ouvriers (agricoles ou industriels). Les conditions d'enfermement sont les mêmes que celles des prisonnières adultes. Les plus jeunes travaillent les terres de la ferme de la Cude louées par la colonie pénitentiaire. Les plus âgés sont placés comme garçons de ferme.

Durant ces 30 années de colonie agricole, entre 100 et 200 enfants en moyenne seront placés à l'abbaye d'Auberive, recevant une formation agricole et une instruction. La très grande disparité de ces pupilles (entre véritables délinquants juvéniles jusqu'à des enfants attardés), les moyens d'instructions faibles et les difficultés de surveillances (nombreuses évasions) mèneront l'État à considérer ces colonies comme un échec national et à demander la fermeture de ces établissements
MERCI WIKIPEDIA .

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